cailloux n°91 : à l'écoute

En ce moment, je passe beaucoup, beaucoup de temps dans les transports en commun, et j’écoute beaucoup, beaucoup de podcasts. Cette lettre rassemble, sans ordre particulier, des choses écoutées récemment et d’autres qui hibernaient dans mes notes depuis quelques années.

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Ces quatre épisodes de LSD sur les forêts, l'agriculture, la biomasse, le vivant ne proposent pas une vision très optimiste de notre environnement mais on peut entendre en arrière-fond des oiseaux, des vaches et même des dindons, de quoi se dépayser un peu en traversant la ville en long, en large, et en travers.

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Ici, une série remarquable sur la santé mentale, par Adélie Pojzman-Pontay, qui propose une introduction assez complète et surtout accessible à la question du soin psychique et de la psychiatrie en France.

Il y est notamment questions des Directives Anticipées en Psychiatrie (DAP), un dispositif à destination des personnes qui utilisent les services de santé mentale, encore trop peu proposé.

Ces directives prennent la forme d’un document rédigé par la personne lorsque son discernement n’est pas altéré. Elle décide donc à l’avance des conduites à tenir par elle-même, ses proches et les professionnel·les de santé. En effet ce document est une ressource précieuse dans le cas où sa santé mentale commencerait à se dégrader ou qu’elle ne serait plus en mesure de prendre des décisions par elle-même.

J’ai depuis eu l’occasion d’assister au webinaire présenté par les pair·es aidant·es Lee Antoine et Sarah Jones sur la mise en place de cet outil au CH du Vinatier (pour le moment la vidéo du webinaire n’est pas disponible mais le sera une fois les sous-titres créés).

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Cet épisode de LSD sur la vie à Saint-Claude, dans le Jura : des usines, des cascades, des sangliers et des humains.

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J’ai beaucoup écouté le podcast en anglais How To Fail de Elizabeth Day, en sélectionnant les épisodes dont je connaissais l’invité·e. J’ai particulièrement aimé celui de Paris Lee, Graham Norton, Claudia Rankine, Phil Wang ou encore Nadiya Hussain, qui partagent avec humilité et humour leurs échecs et ce qu’éls en ont tiré.

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“Alors heureuse ?” ça n'est pas une façon de demander si ça s'est bien passé et comment faire pour que la prochaine fois, ça se passe encore mieux. “Alors, heureuse ?” Ou bien on dit oui. Et le type est content. Ou bien on dit non et le type dit, “mais toutes les autres, elles adorent”.

Manon Garcia est intervenue récemment dans plusieurs émissions de radio, à l’occasion de la sortie de son livre La Conversation des sexes, qui traite du consentement. Cette interview, par Laure Adler, est particulièrement riche.

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Ici c’est Laurent-Henri Vignaud (que j’ai écouté jusqu’au bout même si le son n’est pas extraordinaire, preuve que c’était intéressant !) qui raconte l’histoire de l’opposition aux vaccins et ses liens avec les luttes sociales, féministes…

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Une série de podcasts sur les archives, vraiment passionnante : de l'archive nationale à l'archive intime en passant par l'archive numérique, et leurs enjeux évidemment politiques.

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Pour alimenter ma fascination pour l’infiniment grand, une interview de Françoise Combes.

La définition du trou noir, c'est un endroit où la masse est tellement concentrée en un point que la vitesse d'échappement est supérieure à la vitesse de la lumière, donc même la lumière ne peut pas sortir, elle va être piégée et donc on appelle ça un trou noir.

(Pas sûr que j’y comprenne grand chose en réalité, mais le trou noir est une image que j’ai utilisée dans mon travail de recherche de M1 en psychologie clinique, pour évoquer les deuils infantiles et leurs effets).

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Un épisode des Pieds sur Terre sur les prénoms et leur charge symbolique – qui m’a permis de comprendre les motivations possibles des personnes de ma famille qui ont francisé leur prénom. Avec notamment l’histoire de Raphaël qui aime son nouveau prénom parce que c’est sa vie en France, sa rencontre avec Jean-Baptiste, leur mariage.

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Le visage chez Levinas dans Les Chemins de la philosophie : comment faire face ?

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Every time there is something that distinguishes the past from the future, there is heat.

Le physicien Carlo Rovelli interviewé par Krista Tippett (à noter que son podcast, On Being, est un des rares qui propose systématiquement des transcriptions écrites, le rendant donc accessible aux personnes sourdes).

There’s no time on a fundamental level, and nevertheless, we human beings live in time. We live in time like fish in the water. For us, it’s impossible to think of ourselves without time.
[…]
I don’t want to live forever. I want to live for a short time and as better as I can, and better with my fellow travelers through time.

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HiberNation, une série de Mallika Rao que je n’ai pas encore terminée, sur le sommeil (en anglais également) – le premier épisode parle de dormir seul·e ou à plusieurs, le second des amitiés d’enfant qui se créent la nuit, au cours des soirées pyjama.

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Et puis c’est suffisamment rare pour être noté, une chronique qui donne un peu d’espoir en 4 minutes seulement : comment la mairie de Grigny, dans l’Essonne, lutte contre la pauvreté, pour l’accès aux soins et pour une transition écologique.

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Enfin, il serait difficile de terminer cette collecte de cailloux sans mentionner les récentes enquêtes parues sur les conditions de travail des autrices et productrices de podcast (ce sont principalement des femmes) : en juillet, cet article de Christelle Murhula sur le management chez Louie Media, et cette enquête de fond en deux parties, de Khedidja Zerouali, parue au moment du Paris podcast festival, il y a moins de deux semaines.

À l’autre bout du spectre de cette industrie, plusieurs podcasteuses indépendantes se sont réunies en coopérative et ont créé La Clameur, Podcast social club. Depuis octobre 2020, le projet se construit doucement, avec pour objectif de payer toutes les travailleuses au même salaire, de l’autrice à la réalisatrice, en passant par la myriade de petites mains essentielles à la production.
Pour rendre possible cette utopie, elles comptent sur la collectivisation des ressources issues des podcasts, sur une campagne d’adhésion, et sur des formations d’éducation aux médias. Elles le clament: «Nous pensons que ce n’est qu’ensemble et sans hiérarchie que nous pourrons faire émerger de nouvelles voix.»